Janvier 2021

Une célébration bienvenue de la douceur de vivre chez Alexis Bordes

L’Objet d’Art – n°574 – p.76

Deux fois l’an, les amateurs de belle peinture ont rendez-vous rue de la Paix afin de découvrir, le temps d’une exposition, les nouvelles acquisitions du galeriste Alexis Bordes.

En cette période de fêtes plus que jamais propice aux retrouvailles, on y admirera avec plaisir le portrait de famille peint en 1703 par Jacob van Schuppen (1670-1751), élève favori de Nicolas de Largillierre. Figurant vraisemblablement deux époux, leur fille ainsi que le père de la femme, il s’éloigne de la manière de son maître en proposant une mise en scène très théâtralisée, dans laquelle une multitude de petits détails rappellent ses origines flamandes.

À cent ans d’intervalle, faisant fi des règles sanitaires désormais en vigueur, les huit membres de la famille Peacock s’offrent un portrait de groupe immortalisé par Archer James Oliver (1774-1842). Il s’essaie ici avec brio à la conversation piece : il s’agit pour le portraitiste mondain de réunir sur une même toile l’ensemble des membres d’une famille, sans verser dans l’ostentation parfois artificielle du portrait de cour.

Pas plus masquée que vêtue, la Chloé sortant du bain que met plus loin en scène Pierre Antoine Mongin (1761-1827) semble bien mélancolique au milieu de la nature luxuriante qui l’environne, loin de son tendre Myrtil. Présentée au Salon de 1819, cette Rêverie fait sienne la douceur du XVIIIe siècle à laquelle se mêle le naturalisme propre à l’artiste.

O.P.-M.
« Portraits, paysages et scènes de genre du XVIIe au XXe siècle », jusqu’au 31 janvier 2021 à la galerie Alexis Bordes, 4 rue de la Paix, 75002 Paris. www.alexis-bordes.com