Augustin de SAINT AUBIN (Paris 1736-1807)

« Portrait de Marie de La Grange »

Pierre noire, sanguine et légers rehauts d’aquarelle, en tondo.
Annoté à la pierre noire au dos « Portait de Marie de la Grange dessiné par aug de St Aubin 1773 »

Augustin de Saint-Aubin, est le fils de Germain de Saint-Aubin, brodeur du roi, et le frère des peintres Charles-Germain de Saint-Aubin et Gabriel de Saint-Aubin, dont il fut l’élève.. Etienne Fessard l’initia par la suite à la gravure, et il débuta sa carrière en 1752 par une eau-forte : « l’Indiscrétion vengée ». Dès lors, il devint l’un des graveurs les plus renommé de son temps.

Agréé à l’Académie Royale de Peinture en 1771, il est nommé graveur de la bibliothèque du roi cinq ans plus tard. L’œuvre considérable d’Augustin de Saint-Aubin ne compte pas moins de mille deux cents pièces gravées qui ont été cataloguées par E. Bocher. Graveur donc, mais aussi peintre au pastel et à l’aquarelle, il est un coloriste léger et doux. Ruiné par la Révolution, il vécut difficilement les dernières années de sa vie grâce à des commandes de portraits de plus en plus rares et s’éteignit à Paris en 1807.

Augustin de Saint-Aubin effectua des centaines de dessins qui décrivent la vie parisienne du milieu du XVIIIème siècle et fut ainsi l’un des meilleurs chroniqueurs de son temps. Il réalisa dans cette société raffinée des portraits en médaillon de plusieurs de ses contemporains et traça à la manière de Cochin une étonnante galerie de personnages. Le titre de « dessinateur des menus plaisirs » lui échut alors tout naturellement.

En 1773, lorsqu’Augustin de Saint-Aubin exécute ce petit portrait de femme, il est un artiste au sommet de sa gloire. Cependant, parfois considéré comme moins savant dessinateur que son frère, Edmond de Goncourt lui reconnaît le don « d’un contour de grâce, d’une suavité de dessin » qui fait de lui « le peintre de la volupté de la femme de son temps ».

Ce tondo représentant Marie Delagrange en buste, de profil, tournée vers la gauche, est exécuté à la pierre noire et à la sanguine avec une grande finesse. Quelques légers rehauts d’aquarelle donnent une certaine grâce à ce portrait à l’atmosphère intime. Traité à la manière de Cochin avec une mise en page au cadrage serré, ce portrait fait aussi référence aux médailles à l’antique, très en vogue à l’époque. On appréciera dans ce médaillon plein de charme cette virtuosité qu’a Augustin de Saint-Aubin à donner vie aux portraits, notamment des femmes, de son temps. « C’est le peintre de la femme, un dessinateur qui la crayonne avec des doigts d’amoureux, un portraitiste où il y a de l’amant » (J. et E. de Goncourt).

Bibliographie :
- E.BOCHER, Les gravures françaises du XVIIIe siècle ou catalogue raisonné des estampes, eaux-fortes, pièces en couleur, au bistre et au lavis, de 1700 à 1800. Fascicule.5 : Augustin de Saint Aubin, Librairie des Bibliophiles, Paris, 1879. 270 p.

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