Edgard MAXENCE (Nantes 1871 - La Bernerie-en-Retz 1954)

La Liseuse dans le parc d’un château

Pastel réhaussé de gouache sur papier. Signé et daté 1906 en bas à gauche

Elève de Gustave Moreau et d’Elie Delaunay, Maxence fut un artiste reconnu, plusieurs fois primé au Salon, et médaille d’or à l’exposition universelle de 1900. Il exposa également au salon de Rose+Croix à Bruxelles de 1895 à 1897 et fut reçu membre de l’Institut en 1924. Cette reconnaissance officielle n’empêcha pas l’artiste de tomber dans un relatif oubli après la Seconde guerre mondiale. Redécouvert par les historiens du mouvement symboliste, Maxence est aujourd’hui célèbre pour ses figures allégoriques et ses portraits oniriques.

Fortement marqué par l’enseignement de Gustave Moreau, Maxence s’intéressa également de près aux Préraphaélites anglais, dont il retient un intérêt particulier pour la diversité des techniques picturales (cire, tempera, gouache, fusain, pastel, aquarelle). Il sut créer un univers original dans lequel se croisent les inspirations médiévales et contemporaines, la religion chrétienne et les légendes celtes.

Portraitiste de la bourgeoisie au tournant du XXe siècle, il resta néanmoins fidèle à une approche toujours symboliste de ses sujets en les situant dans une nature omniprésente, créant des atmosphères mystérieuses.

À l’image de notre magnifique pastel, la figure féminine empreinte de mélancolie évolue dans un univers situé aux frontières du réel et du légendaire, souvent intemporel. Le château à l’arrière plan relève t‑il de l’imaginaire du peintre ? La jeune fille semble affronter le regard du spectateur, mais intrigue en laissant son geste en suspend, comme dérangée par cette intrusion. Telle une figure allégorique sa coiffure est délicatement parsemée de fleurs, tandis que son costume médiéval la fige dans une posture plutôt anachronique pour un portrait bourgeois.
Cet enchevêtrement de divers univers qui firent le succès de l’artiste ainsi que les dimensions exceptionnelles de notre portrait, font de ce pastel une oeuvre rare.

Provenance :
• Probablement exposé au Salon de 1907 sous le titre « Liseuse », sous le n° 201

Bibliographie :
• « Edgard Maxence, 1871 – 1954,les dernières fleurs du symbolisme », exposition au Musée des Beaux-Arts de Nantes, mai à septembre 2010

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