Jean-Baptiste Arthur CALAME (Genève, 1843-1919)

Deux études de ciels

10 x 18,5 cm

Deux huiles sur toile marouflées sur carton, formant pendants
L’une signée en bas à gauche, l’autre signée en bas à droite « Ar. C »

Provenance :
• France, collection particulière

Bibliographie :
• Daniel Buscarlet, Une lignée d’artistes suisse : Müntz-Berger, Alexandre et Arthur Calame, Neuchâtel, Suisse : Diffusion, Delachaux et Niestlé, 1969
• Florian Rodari, La peinture suisse : entre réalisme et idéal (1848-1906), Genève : Musée d’art et d’histoire, 1998

Fils du fameux peintre et graveur suisse Alexandre Calame (1810-1864), Arthur Calame choisit naturellement la voie artistique et devient l’élève de son père. Son apprentissage se poursuit en suivant son père dans ses voyages à partir des années 1860. Comme la plupart de ses contemporains suisses, Calame achève sa formation en territoire allemand en 1864 en rejoignant l’Académie des Beaux-Arts de Düsseldorf.
Il y étudie sous l’égide d’Oswald Achenbach (1827-1905), un peintre prussien, lui aussi spécialiste du paysage. Les séjours italiens d’Achenbach fascinent le jeune Calame. La lumière notamment, qui baigne les vues de Rome ou Naples, précipitent son envie de s’y rendre à son tour.
L’Italie marque considérablement son travail. Il y multiplie les esquisses, croque sur le vif et tente de capturer les effets atmosphériques offerts à ses yeux.

Calame travaille sur le motif. D’un trait hâtif, il esquisse les lignes qui construisent ses ciels afin d’en capturer la précieuse lumière. En suivant les horaires de la journée, ses œuvres présentent des temps clairs, orageux (ill. 1) dont l’éclairage oscille entre des bruns, rouges, orangés, camaïeux de bleus et de blanc.

Nos deux œuvres forment de délicats exemples d’un travail d’une grande liberté d’exécution. Sur des toiles de formats restreints participant au caractère précieux de ces études, les coups de pinceaux laissés apparents illustrent sa manière de travailler : il appose différentes couleurs en même temps et retouche le dessin en plusieurs couches afin d’obtenir un résultat au plus près de la réalité. Ces huiles sont essentielles à la production de l’artiste, elles forment un répertoire de formes pour la construction de ses œuvres finales.

Tout comme son père, Arthur Calame prit pour sujets les grandioses montagnes et lacs de son pays natal, mais c’est véritablement au-delà des frontières qu’il forge sa manière. Dans chacune de ses poétiques esquisses, le coloris soigneusement sélectionné rend cette atmosphère onirique, reflet de la liberté d’esprit de ce peintre pris entre deux siècles.

M.O

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