Claudio COELLO (Madrid v. 1630 - 1693)

Le départ d’Abraham
pour la terre promise
et le sacrifice d’Isaac

Huile sur toile
Signée en bas au milieu "cDo Cuello"

Fils du peintre Faustin Coello, Claudio eut pour maitre Francisco Rizi. Son œuvre montre une connaissance profonde de l’art italien du fait d’un voyage réalisé en Italie entre 1656 et 1664. De retour à Madrid, il peint une série de tableaux et retables pour des églises et des couvents de Madrid et de ses environs.
En 1680, il exécuta une grande part des décorations faites à l’occasion de l’entrée de la reine Marie-Louise d’Orléans. Ce travail lui valut d’être nommé peintre du roi en 1684 et, deux ans plus tard, peintre du cabinet du roi. Enfin, à la mort de son ami Carreno, il hérita de la place de celui-ci au palais et fut chargé de terminer les travaux que Carreno avait laissés inachevés. Cette décoration de l’Escorial est un véritable chef d’œuvre.
Il fit son succès en tant que portraitiste des membres de la cour. On a dit de lui qu’il fut un des premiers naturalistes espagnols. Il avait la pureté du dessin de Cano et la richesse de sa palette évoque parfois le souvenir de Murillo.

Claudio Coello réalisa aussi de nombreux tableaux religieux. Notre tableau représente un épisode célèbre de la Genèse : le sacrifice d’Isaac.
Ce dernier était le fils d’Abraham et de Sarah. Dieu demanda à Abraham de sacrifier son unique fils sur le Mont Moria. D’après le récit biblique, un envoyé de Dieu arrêta Abraham dans son geste, et celui-ci sacrifia, à la place de son fils, un bélier dont les cornes s’étaient prises dans un buisson. Il s’agit d’une composition plongée dans le clair-obscur, ponctuée par l’arrivée des anges qui viennent arrêter Abraham dans son geste. Ce dernier se trouve à droite du tableau et tient un cheval portant Rachel son épouse sur son dos. L a palette chromatique aux touches roses et bleues lapis lazuli utilisée par l’artiste évoque l’influence vénitienne de Jacopo Bassano et du Tintoret.

L’épisode du sacrifice d’Isaac a été représenté par les deux maîtres du clair obscur : Le Caravage et Rembrandt. Rembrandt s’est visiblement inspiré des tableaux de l’Italien.

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