Hermann GÖHLER (GOEHLER) (Neustadt, 1874 - Karlsruhe, 1959)

Portrait de femme

1922.
Huile sur sa toile d’origine.
Annoté en haut à droite ∙AETATIS∙SVAE∙XXXI∙
Signé et daté en bas à droite H∙GÖHLER∙ 1922.
Contresigné, situé et daté sur le châssis H. GÖHLER KARLSRUHE 1922.

Provenance
· France, collection particulière

Hermann Göhler fit ses études à l’École des Beaux-Arts de Munich dans l’atelier de F. Keller avant de partir parfaire sa formation à Paris. Il visita également l’Italie, la Grande-Bretagne, la Grèce et l’Orient. De retour en Allemagne, il s’installa à Karlsruhe qu’il ne devait plus quitter. Depuis 1898, il enseignait le dessin à l’École des Arts décoratifs de la ville. À partir de cette même date, l’artiste exposait régulièrement au Glaspalast de Munich, mais également à Berlin, Mannheim ou Wiesbaden. Sa production fut marquée par le symbolisme germanique, Edvard Munch, ainsi que l’impressionnisme français et plus particulièrement l’art d’Édouard Manet.
Göhler était célèbre pour ses vues de jardins à la française qu’il peuplait de personnages vêtus à la mode de l’époque Rococo ou Biedermeier, mais fut également un portraitiste recherché. Toutefois, ces portraits sont extrêmement rares et peu sont connus aujourd’hui, ce qui rend notre tableau d’autant plus important.
La toile carrée représente une jeune femme qui appartient pleinement à son époque. Coiffée d’un béret et vêtue d’une veste brune qui joue habilement avec les codes le costume masculin, elle est assise avec assurance sur l’accoudoir d’un fauteuil et fixe le spectateur d’un regard vif et interrogateur. L’annotation latine en haut qui donne l’âge du modèle – trente-et-un ans – s’inspire de celles qui figurent dans bien des portraits de la Renaissance.

Cette référence explicite à la Renaissance vient confirmer les renvois plus subtils : la graphie de l’annotation et de la signature, la présence d’une chaise à bras, le béret et la large collerette blanche qui rappellent le costume du XVIe siècle, les gants (autrefois symbole d’une haute position sociale) ainsi que le fond abstrait d’une tapisserie aux motifs de feuillages. Mais c’est ici une jeune femme résolument moderne, tout comme la technique de Göhler, expressive et libre. Les touches sont larges et minces, laissant transparaître la toile et aménageant même de larges réserves dans le fond. La palette automnale contraste avec la jeunesse du modèle.
A.Z.

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