Adèle ROMANEE (Paris 1769 – Paris 1846)

« Portrait de jeune artiste »

Huile sur toile

Connue sous le nom d’Adèle de Romance, ou Adèle Romany, Adèle
Romanée, née Jeanne-Marie Mercier, est la fille naturelle du Marquis de
Romance. Légitimée par son père à l’âge de 9 ans, c’est sous le nom d’Adèle de Romance qu’elle entra en formation dans l’atelier de Jean-Baptiste Regnault, dont la section féminine était dirigée par sa femme. Elle mena sa carrière d’artiste et sa vie de femme avec une grande liberté. Mariée puis divorcée, elle eut trois enfants de pères différents.

Adèle Romanée fut très présente au Salon exposant entre 1793 et 1833
plus de quatre-vingt oeuvres dont ses portraits d’artistes qui firent sa
réputation. Ainsi, elle représenta de nombreux personnages célèbres de
son époque : des musiciens comme le chanteur Jean-Dominique Farat
(conservé au Musée de Boston), des danseuses ou des comédiens. C’est la raison pour laquelle une grande partie de ses oeuvres appartient aujourd’hui aux collections de la Comédie Française.

Notre tableau réalisé avec beaucoup de finesse et de brio nous fait rentrer dans l’intimité de l’atelier d’une jeune peintre méditant sur une sanguine travaillée au stylet. Avec beaucoup de grâce et de fraîcheur, cette jeune artiste est mise en lumière sur un fond gris-vert, les teintes claires et porcelainées sont d’une grande délicatesse. Le traitement esquissé, presque inachevé du voile de mousseline sur ses épaules nous donne un aperçu de la vie artistique féminine à l’époque Directoire.

Contemporaine d’Élisabeth Vigée-Lebrun, Adèle Romanée se démarqua
progressivement de la manière ferme et précise de Régnault, pour se diriger vers une sensibilité plus romantique.

Provenance :

• Probablement le tableau exposé au Salon de 1795 sous le titre « Portrait de femme artiste ».

Bibliographie :

• E. Bellier et L. Auvray, « Dictionnaire général des artistes de l’école française », Paris 1881-1882 (réédition 1997, p. 413).

• Catalogue de la Vente Christie’s Paris, 26 juin 2008, lot 75 à 80, p. 105 à 115.

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