Du 22 mars au 29 avril 2022

Dessins du XVIème au XXème siècle

VISITE VIRTUELLE

Comme un rituel, le mois de mars déroule notre nouvelle sélection d’œuvres sur papier.
Ces deux dernières années, nous avons dû nous adapter aux circonstances exceptionnelles traversées en développant le digital. Désormais, chaque nouvelle exposition à la galerie est présentée en visite virtuelle avec un focus sur des feuilles qui nous ont particulièrement touchées.
L’activité est restée soutenue depuis un an et je tiens à remercier tous nos collectionneurs fidèles ainsi que les institutions de nous avoir soutenu par des acquisitions judicieuses.
Notre nouveau catalogue remonte le temps avec une magnifique tentation de Saint Antoine par Lucas Cambiaso. Réalisée à l’encre ferrogallique, ce dessin du XVIème siècle nous saisit par sa virtuosité et sa rapidité d’exécution. Très moderne dans la mise en page, l’artiste schématise les personnages à grands coups de plume
en laissant le papier en réserve.
Fidèle au XVIIIème siècle français, le parcours se poursuit avec un pastel d’un jeune conventionnel portant une belle veste bleu azur avec un col rouge orné d’une élégante lavallière. La représentation des intérieurs d’atelier d’artiste à la fin du XVIIIème siècle nous interpelle au travers d’un grand dessin à la main à la pierre
noire et à la technique presque pointilliste. Face à son chevalet, Robert Lefèvre dresse un portrait de jeune peintre très élégant, saisi avec une grande
acuité psychologique.
Poursuivons notre voyage avec Henri-Joseph Harpignies croquant cette belle vue de Rome prise depuis les rives du Tibre lors de son Grand Tour en 1851.
La Belle Epoque est évoquée par cette œuvre aux trois crayons de Paul-César Helleu prenant sur le vif sa fille coiffée d’un chapeau. Etourdissant par sa virtuosité et sa fougue. Helleu se rapproche de Giovanni Boldini dont il fit la connaissance dans l’atelier de son maître Jean-Léon Gérôme.
Le printemps nous transporte dans un champ de blé croqué d’après nature par Léon Lhermitte où la lumière se reflète sur les épis comme des fagots d’or.
Comment passer à côté de cette superbe jeune femme prénommée « Jacqueline » réalisée par Elisabeth Sonrel ? Rare femme artiste, issue du courant symboliste, elle traite cette jeune beauté en costume Néo-Renaissance à l’aquarelle sur fond de feuilles d’or dans la tradition des Préraphaélites.
Notre promenade s’achève sur un rare paysage nabi traité en camaïeu de bleu par Charles Guilloux. Empli d’une grande poésie, l’artiste traite cette vue lacustre au clair de lune comme une aurore boréale avec des nuages tentaculaires qui inondent le ciel.
Je serai ravi de vous recevoir à la galerie dès le 22 mars prochain et vous faire découvrir notre belle moisson.

Alexis Bordes
Paris, mars 2022