Alessandro MAGANZA (attribué à)(Vicence 1556 – Vicence 1632)

Assemblée de prêtres devant un autel

Plume, lavis de bistre sur mise en place à la pierre noire avec mise au carreau

Peintre, dessinateur et aquafortiste, Alessandro Maganza fut l’élève de
son père G.B. Maganza dit le vieux Magagno, puis de Giovanni Antonio
Fasolo. Il travailla à Vicence et à Venise où il étudia les oeuvres de Véronèse et de Farinato dit Zelotti. Son style est souvent rapproché de celui de Palma le jeune, actif à Venise à la même époque.

De lui, on retient une « Adoration des mages » dans l’Eglise San Domenico à Vicence, « le Martyre de Sainte Justine » à San Pitro, « Ciel et Enfer » à Saint‑Roch, et plusieurs tableaux dans les églises de Brescia, Crémone, Mantoue, Pavie et Milan.

Comme le résume très bien Laura Marchesini « l’artiste a exprimé sa
première pensée au moyen d’un trait rapide à la pierre noire, sous-jacent à la plume et aux rehauts d’encre brune, technique qu’il a souvent privilégiée dans son oeuvre »

Même si le sujet de cette composition reste mystérieux, nous pouvons
comparer notre dessin avec une oeuvre conservée au Musée des Beaux‑Arts de Grenoble intitulée « Le Christ et la femme adultère ». Maganza nous surprend ici par son dynamisme, en traitant ses personnages élancés et destructurés par quelques « coups de plume » acérés et nerveux.

Marqué par Jacopo Tintoretto, l’artiste fait preuve ici d’une grande
virtuosité avec une composition équilibrée et structurée par les éléments
architecturaux en arrière plan. Cette technique enlevée à la plume renforce la tension dramatique de cette scène de sacrifice où le grand prêtre attend la victime expiatoire devant l’autel.

Alessandro Maganza fait ainsi partie de ces artistes inclassables qui
schématisent les figures aux profils dessinés « à coups de serpe ».
Nous retrouvons la même façon de traiter les drapés aux pans arrondis, ainsi que les têtes ovoïdes aux expressions simplifiées dans le dessin conservé au Musée de Grenoble.

Bibliographie :

• Catherine Loisel, « Venise, l’art de la sérénissima, Dessins des XVIIe et XVIIIe siècle », Courcuff Gradenigo, 2006, n°10 p. 36.

• Eric Pagliano, « Dessins italiens de Venise à Palerme du Musée des Beaux‑Arts d’Orléans », Smogy édition d’art, Paris, 2003, planche 203 p. 330.

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