20,9 x 24,5 cm
Plume, encre noire, lavis gris et rehauts de blanc
Monogrammée et datée en bas à gauche "L.B. 1802"
Provenance :
• France, collection particulière.
Bibliographie :
• Étienne Bréton et Pascal Zuber, Louis-Léopold Boilly, 1761-1845, Le peintre de la société parisienne de Louis XVI à Louis-Philippe, Arthena Editions, Paris, 2019
Originaire de la Bassée, le jeune Louis-Léopold Boilly fait son apprentissage dans la ville voisine de Arras avant de s’installer à Paris en 1785. Repéré́ pour ses talents de dessinateur, il est admiré lors de son premier envoi au Salon de 1791 et rafle tous les suffrages lors de l’exposition de son œuvre Réunion d’artistes dans l’atelier d’Isabey en 1798.
Souvent copié de son vivant, notamment par l’artiste Henri Nicolas van Gorp (1758-1819) dont il est parfois difficile à distinguer, son œuvre est identifiable par la douceur particulière de ses modèles. Peintre extrêmement prolifique, il sera très recherché, par toutes les classes de la société dont les bourgeois, qui exigent eux aussi leur portrait de la main de celui que l’on surnomme le «
maître des petits portraits ».
Répertorié comme peintre d’histoire et peintre de genre, Boilly n’affectionne cependant pas les formats monumentaux. Véritable chroniqueur de la vie parisienne, il est apprécié pour la vérité qui émane de ses œuvres et préfère jouer sur l’émotion transmise à travers de délicats témoignages dont le format rend chaque scène dans une atmosphère intimiste, ici restituée à travers l’atelier d’une jeune artiste croquant son modèle d’après nature. Boilly gratifie ses modèles d’une grâce et d’une
délicatesse rare, pensant chaque élément individuellement : quelques fins rehauts de blanc apportent des touches de lumière sur les fins visages des personnages, ainsi que du volume aux plis des drapés soulignant la virtuosité de la main de l’artiste.
L’ingénieuse mise en abîme proposée ici par l’artiste est très appréciée : L’Étude du dessin fut traduit en gravure par Jean-Frédéric Cazenave, tiré en noir et en couleur (ill. 1). L’estampe présente un double intérêt pour l’artiste qui en récolte une manne non négligeable pour ses débuts parisiens, et une notoriété grandissante de son travail.
M.O.