Ten CATE (Sneek 1858 6 Paris 1908)

« Vue du port de Rotterdam animé de bateaux à vapeur »

Aquarelle

Le style de Siebe Johannes Ten Cate porte l’empreinte des Pays-Bas où il est né et s’est formé. Il étudia à Anvers et La Haye ; les lumières grises, les atmosphères feutrées de neige de certaines de ses œuvres, font écho aux paysages de la nouvelle école réaliste hollandaise.
C’est toutefois de l’impressionnisme que Ten Cate est réellement tributaire. Comme Jongkind ou Van Gogh, il découvrit la France, et s’installa à Paris dès 1883. Il évolua alors au cœur de ce milieu d’avant-garde. Il se lia d’amitié avec Sisley et Van Dongen, exposa chez Durand-Ruel, Bernheim-Jeune, puis au Salon d’Automne. Ambroise Vollard le prit sous contrat à partir de 1900, année où il participa également à l’Exposition Universelle. Voyageur infatigable, avide de noter la réalité telle qu’il la percevait, Ten Cate parcourut l’Europe, l’Afrique et l’Amérique du Nord, participant à des expositions locales au fil des villes qu’il traversait, telles Amsterdam, Munich, Venise et Vienne. La mort le surprit peu après le succès de son exposition à la galerie Tempelaere (1906).
Privilégiant l’aquarelle et le pastel, techniques propres à traduire la lumière de ses travaux sur le motif, Ten Cate affectionna les vues citadines – les marchés, les faubourgs et les parcs – et les paysages fluviaux ou maritimes. Ses vues de Paris assurèrent sa réputation ; le Louvre en conserve aujourd’hui deux. Le Marché de Beauvais au pastel du Rijksmuseum d’Amsterdam est un autre bel exemple du travail de l’artiste.
Dans un format panoramique original, Ten Cate présente ici une œuvre sur papier, marouflé comme le serait un pastel. La composition épurée et la palette sobre s’accordent pour transmettre une atmosphère à la fois vivante et paisible.
Le vaste espace du fleuve, animé par les embarcations, est contenu au premier plan par un coin de grève. Les trainées de fumée, les francs reflets dans l’eau, suggèrent le mouvement des bateaux. Les reliefs de la zone portuaire s’étendent sur la ligne d’horizon.
La pierre noire esquisse les volumes ; l’aquarelle rehaussée de gouache est posée avec de larges réserves, traduisant la fluidité de l’eau. Dans la claire tonalité d’ensemble, les notes brunes, bleues et rouges des embarcations et des pontons animent le fleuve ; le vert des reflets répond à celui de l’herbe du premier plan.
A l’instar du milieu impressionniste dans lequel il évolua, Ten Cate travailla fréquemment le long de l’eau en représentant les ports des Pays-Bas tant que la Seine ou les côtes bretonnes et normandes. Son travail est proche de ses contemporains Auguste Will (1834 – 1910), ou Frank Myers Boggs (1855
– 1926). Notre œuvre peut être confrontée à certaines vues fluviales ou maritimes, vivantes et épurées, que peint ce dernier avec une technique proche (Hollande, vente Europ Auction, 10 novembre 2011).

Provenance
• Galerie La Cave, exposition « Johannes Ten Cate », 21 mars – 30 avril 1979

Bibliographie
• CHAVANNE, GAUDICHON, « Catalogue raisonné des peintures des XIXe et XXe siècles », Poitiers : Musée de la Ville, 1988
• SCHURR et CABANNE, « Dictionnaire des petits maîtres de la peinture : 1820 – 1920 », Paris : Ed. de l’Amateur, 1996.
• « La collection Ambroise Vollard du Musée Léon-Dierx », cat. d’exposition, Paris : Ed. d’art Somogy, Saint-Denis de la Réunion : Musée Léon-Dierx, 1999La collection Ambroise Vollard du Musée Léon-Dierx, cat. d’exposition, Paris : Ed. d’art Somogy, Saint-Denis de la Réunion : Musée Léon-Dierx, 1999

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