61 x 50 cm
Vers 1825.
Huile sur toile.
Provenance :
• Belgique, collection particulière.
Bibliographie :
• Denis Coekelberghs et Pierre Loze, 1770 -1830 Autour du néo-classicisme en Belgique, [cat. exp.], musée communal des Beaux-Arts d’Ixelles, Bruxelles, 14 nov.-8 fév. 1986
De la Restauration des Bourbons et jusqu’en 1830, François-Joseph Kinson et son épouse participent largement à la vie sociale parisienne. Connu et apprécié d’une riche clientèle, la majorité de sa production est issue de commandes privées, dont la plupart présentent des visages féminins aujourd’hui anonymes mais dont l’exceptionnelle qualité d’exécution rappelle l’exigence des commanditaires.
Kinson est le peintre d’une bourgeoisie de plus en plus puissante, bénéficiaire de l’époque post-révolutionnaire et qui recherche, dans la représentation de soi, le reflet de sa condition sociale. Notre tableau illustre cette demande et présente l’une de ces femmes dans son intimité, en tenue d’intérieur. Sur un fond uni brossé, elle apparaît à mi corps, légèrement de trois quarts, et d’un regard calme et apaisé, regarde le spectateur. Sa tenue illustre la mode des années 1820 à 1825 : sous un châle rouge tombant de son épaule droite, sa robe de velours noirs à brandebourgs brodés dorés est retenue sous la poitrine par une ceinture. Son visage est élégamment mis en valeur grâce à une capote en velours noir et dentelle ornée de plumes blanches, caractéristique de l’époque Restauration, et délicatement nouée par une bride sous le menton.
Si les œuvres de Kinson ont obtenu un large succès auprès des commanditaires, c’est qu’il sait flatter le physique de ses modèles avec élégance. Le naturel est étudié et adapté à la demande. Dans ce portrait, dont la cadrage serré renforce l’intimité attendue, les traits de l’âge sont ingénieusement masqués grâce à une touche lisse qui définit délicatement les contours de son visage. L’utilisation du noir de la robe probablement inspiré par quelques œuvres de son contemporain François Gérard (Rome, 1770 – Paris, 1837), permet à l’artiste de mettre en valeur la carnation de sa peau claire, rehaussée par des joues rosées.
Le regard intense du modèle rappelle l’attention que François-Joseph Kinson portait à l’illustration psychologique de ses modèles. En illustrant la bourgeoisie à laquelle il se rattache, l’artiste jouit d’une large reconnaissance et d’une situation agréable lui permettant d’aller et venir entre la France et la Belgique afin de rendre visite à sa famille. L’artiste s’éteint lors d’un dernier voyage à Bruges en 1839, après avoir mené une brillante carrière.
M.O.