Pascal Adolphe Jean DAGNAN BOUVERET (Paris 1852 – Quincey 1929)

« Portrait de religieuse »

Fusain et estompe sur papier

Dagnan‑Bouveret étudia à l’Ecole des Beaux‑Arts où il fréquenta les ateliers de Cabanel et de Jean‑Leon Gérôme. Dès 1875, il exposa au Salon et y remporta d’ailleurs le prix de Rome l’année suivante. De nombreuses fois primé, il fut fait officier de la Légion d’Honneur en 1891 et reçût le Grand Prix de l’Exposition Universelle de 1900 pour l’ensemble de son oeuvre. Confirmant sa consécration, il fut élu membre de l’Institut de France.
Bénéficiant d’une rétrospective juste après son décès, en 1930, Dagnan‑Bouveret tomba malgré tout dans l’oubli quelques années après sa mort. Mais son oeuvre fut redécouverte dans les années 1980.

Sous la direction de Jean‑Leon Gérôme, lui comme Jules Bastien‑Lepage, cherchèrent à revigorer les canons académiques. Pour ce faire, il se consacra d’abord aux sujets mythologiques puis, lorsqu’il se rendit en Franche‑Comte, aux scènes de la vie quotidienne. Dès 1885, ses toiles s’inspirèrent de la Bretagne. Mais dans les années 1896-1897, il fut davantage attiré par les sujets religieux pour lesquels il nourrit une inspiration toute particulière. En effet, l’artiste abandonna ses inclinations naturalistes pour commencer à peindre des compositions plus spirituelles. Il s’intéressa surtout à la vie du Christ et au rôle joué par la Vierge.

Notre dessin est marqué par ce mysticisme religieux et se présente comme un véritable petit tableau de dévotion privée avec son cadre neo‑gothique.
Alors que le personnage semble simplement esquissé, l’artiste attache une attention notable au visage de la religieuse. Son regard, dirigé vers les cieux, est empli de contemplation et de ferveur. Le cadrage, coupé dans sa partie supérieure, permet d’accentuer ce regard des plus intense. Cette attitude évoque deux toiles réalisées la même année (1885) par l’artiste : « La Vierge au rabot » conservée à la Pinacothèque de Munich ou encore « La Vierge à la Rose » (fig. 1) au Metropolitan Museum of Art de New York.

Dagnan‑Bouveret était véritablement adulé de son vivant. Il mêle réalisme, naturalisme et symbolisme dans son oeuvre et se démarque par une expression toute personnelle, si caractéristique de la fin du XIXe siècle.

Bibliographie :
• G. WEISBERG, « Against the Modern. Dagnan Bouveret and the Transformation of the Academic Tradition », Rutgers University Press, New York, 2002
• « Catalogue des oeuvres de Dagnan-Bouveret », Librairie du Bulletin de l’Académie des Beaux‑Arts, Paris, 1930 fig. 1

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