ATTRIBUE A ANDRIES BOTH

« Scène de rixe dans une taverne »

Plume et lavis de bistre sur traits de pierre noire

Au dos de la feuille : « La médication »

Andries Both, frère de Jan Both, eut comme premier maître son père Dirk Both, puis travailla comme lui avec Abraham Bloemaert, un autre maître hollandais.
À Rome, où il se trouvait en 1636, Both subit l’influence de Bamboche et se consacra plus spécialement à l’interprétation de la figure humaine.

L’œuvre d’Andries Both combine la vigueur italienne à cette façon polissée de réaliser, propre à la création artistique hollandaise du 17e.
Cet artiste au pinceau délicat a su traiter le portrait et la scène de genre avec infiniment d’humour et de caractère. Notre feuille ici en témoigne avec ces deux scènes pleines de vie : la première est un instant suspendu au cœur d’une taverne, probablement à une heure avancée de la nuit, celle où les esprits avinés s’échauffent. On entend presque les aboiements du chien et les cris des hommes, les chaises se renverser et les verres s’entrechoquer.
La délicatesse et la précision de la plume montrent bien l’esprit perfectionniste de l’artiste qui s’adonnait d’ailleurs aussi à la gravure à l’eau-forte.

Au verso de notre feuille, on découvre « la Médication », qui tient presque du dessin humoristique, tant il est difficile de ne pas esquisser un sourire. On y découvre un vieillard, d’un caractère qu’on imagine difficile, renâcler à la prise de médicament. Tout son entourage se presse autour de lui pour l’encourager. On le tient fermement par la main, l’épouse ou la fille tente un geste tendre et attentionné pour le convaincre de se laisser faire. De chaque coté de la scène, deux groupes, des enfants et des hommes, ont été rapidement esquissés.

Cette œuvre travaillée recto-verso n’est pas achevée, et pourtant, elle révèle déjà suffisamment la faculté d’exécution de Both, ainsi que sa grande vivacité d’esprit. Ces deux compositions, dans leur veine essentiellement narrative, témoignent de l’intérêt de l’artiste pour la vie quotidienne, et de son œil aiguisé qui lui permit de coucher assez habilement sur le papier les joies et les drames populaires.

Bibliographie :
- “Brugehel to Rembrandt, Dutch and flemish drawings from the Maida and George Abrams Collection”, Harvard University Publications, 2002,N°40 p 106

Charger plus