Jules NOËL (Nancy, 1810 - Mustapha, Algérie, 1881)

Barques de pêche échouées au Tréport

27 x 39 cm

Circa 1870.
Huile sur toile.
Signé et situé en bas à droite.

Provenance
· France, collection particulière

Mariniste et paysagiste, Jules Assez Noël se consacra presque uniquement à des sujets bretons ou normands. Il naquit à Nancy où ses parents s’étaient installés pendant deux ans avant de revenir en Bretagne. Très lié à sa mère, il reprit comme signature artistique le N inversé dont sa mère signait sa correspondance. Son père, ingénieur des Ponts et Chaussées, lui enseigna les rudiments du dessin et l’inscrivit à l’Académie de Louis-Gabriel Charioux. Noël étudia ensuite le dessin auprès de Jean-Victor Bertin à Paris, qui eut également Jean-Baptiste Camille Corot comme élève. Titulaire de la chaire de dessin à Lorient en 1835, et débuta l’année suivante au Salon des Beaux-Arts de Nantes.

Introduit par son beau-frère, lieutenant d’artillerie de marine, dans le monde nautique, il se familiarisa avec les manœuvres maritimes et les détails des voilures. Il reçut la protection du duc de Nemours qui lui commanda un sujet pour le musée historique de Versailles (Le duc et la duchesse de Nemours s’embarquant en chaloupe en rade de Brest le 10 août 1843, huile sur toile, Versailles, inv. MV 6951) et le fit nommer professeur de dessin au collège royal Henri-IV.

Noël participa à presque tous les Salons de 1846 à 1879, en y exposant principalement des marines réalisées lors de ses séjours en Bretagne et en Normandie. Il peignit ainsi un ex-voto pour la basilique d’Auray à la demande de marins de la flotte de 1871, ainsi qu’une série de dessins du bagne de Brest.
Notre huile sur toile a pour thème Le Tréport, ville normande la plus représentée dans l’œuvre de l’artiste. Noël y séjourna pendant l’occupation prussienne et la Commune, puis de nouveau entre 1869 et 1878. Notre œuvre est tout particulièrement à rapprocher d’une Vue du port du Tréport à marée basse. Ici, la marée basse est complète, permettant à un pêcheur de marcher sur le sable à côté des barques. L’artiste dirige le regard du spectateur sur les imposantes falaises, les plus hautes du Pays de Caux, plutôt que sur la ville comme dans la toile de 1869. Sa vision s’affaiblissant, la technique picturale de Noël se modifia dans la dernière période de sa vie. Dans notre tableau, les coques sont rendues avec une grande économie des traits, ne saisissant que l’essentiel au détriment des détails. La sobriété de la touche permet au peintre de se concentrer sur l’atmosphère de la scène, baignée de lumière pâle d’un ciel ennuagé.

Bibliographie générale (œuvre inédite)
Michel RODRIGUE et André CARIOU, Jules Noël, Quimper, 2005.

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