Louis Adolphe TESSIER (Angers 1868 – Angers 1915)

Le serment de Brutus

Huile sur toile
Probablement exposé au Concours du Prix de Rome de 1883

Louis Adolphe Tessier intégra l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris et poursuivit sa formation dans l’atelier de Jean-Léon Gérôme.
Peintre d’histoire et de scènes de genre, il exposa au salon des Artistes Français de Paris, dont il devint sociétaire en 1905, obtenant une mention honorable en 1886 et une médaille d’or en 1909 pour :
« Soir de fête », conservé au musée de Saumur.
À la charnière de la fin du XIXème et du début du XXème siècle, Louis Adolphe Tessier se trouve au cœur d’un bouleversement des conceptions artistiques.
Notre huile sur toile probablement exposée au concours du Prix de Rome en 1883 illustre un passage de l’histoire romaine du VIème siècle avant Jésus Christ, s’imposant comme un morceau de bravoure de l’art pompier. De composition pyramidale, l’œuvre dévoile la scène tragique au premier plan, : Lucrèce, l’épouse mourante de Lucius Traquinius Collatinus gît à terre, son mari à genoux lui prend la main, le père de la jeune femme est derrière le mari, nous retrouvons également le messager et Brutus qui ferme la pyramide. Entre mythe et réalité, l’histoire antique nous lègue le récit suivant : à la suite du déshonneur enduré, Lucrèce envoie un messager chercher son mari et son père, que nous retrouvons dans notre composition rassemblés autour de la jeune femme. Sur le chemin qui les ramène à la maison, Lucius croise son ami Brutus, neveu du roi Tarquin le Superbe qui décide de les accompagner. Sur le lieu du drame, Lucrèce fait porter serment à son mari Lucius de la venger puis se suicide.
Debout, au sommet de la composition, nous retrouvons Lucius Junius Brutus. Ce dernier invoque les Dieux, en brandissant le poignard qui servit au sacrifice de Lucrèce et porte un deuxième serment : chasser les Tarquin du royaume. Cet épisode marque ainsi la fin de la royauté et le début de la République romaine.

Bibliographie :
- Catalogue d’Exposition, Rome, Romains et Romanité dans la Peinture historique des XVIII et XIXème siècles, Musée d’Art et d’Histoire de Narbonne, du 6 juillet au 13 octobre 2002– Salle des Consuls du Palais des Archevêques, p. 13.
- Histoire romaine, Tite-Live, Livre II, 5.

Charger plus