Leopold STURZWAGE dit SURVAGE (Moscou, 1879 - Paris, 1968)

Œil Main Poisson

60,4 x 81 cm

1951.
Caséine et gouache sur toile.
Signé et daté en bas à droite.
Au revers, plusieurs étiquettes d’expositions.

Provenance
· France, collection particulière

Expositions
1951, Paris, Galerie Lucie Weill, « Au Pont des Arts ».
1954, Venise, 17e biennale internationale d’art, no 401.
1966, Paris, Survage, Exposition Rétrospective, Musée Galliera (cat. Marie-Claude Dane).

Survage reçut sa première formation artistique à l’école des Beaux-Arts de Moscou chez Constantin Korovine et Léonid Pasternak. Le jeune peintre participa aux expositions des avant-gardistes russes dès 1907. Venu pour la première fois à Paris en 1908, il s’y établit définitivement deux ans plus tard, comptant bientôt parmi les représentants les plus originaux de l’École de Paris. L’art de Survage se place alors résolument dans la tendance cubiste, même si son questionnement très personnel des « rythmes colorés » le distingue du cubisme orthodoxe d’un Juan Gris ou d’un Georges Braque.

Dans l’entre-deux-guerres, et tout spécialement après sa découverte du Midi de la France, l’artiste s’éloigne de la stylistique cubiste pour revenir vers un langage plus traditionnel avec un jeux de volumes et de lignes et la simplification des formes. Survage construit ses œuvres à partir des éléments tantôt décoratifs dans la tradition des Ballets russes pour lesquels il travaille, tantôt symboliques, dans un esprit surréaliste. C’est la période de la reconnaissance internationale, de peinture monumentale et des Métaphores plastiques qui ne sont pas sans rappeler les « transparences » de Picabia. Enfin, en 1939, les mêmes éléments s’incorporent, à la faveur d’un changement de technique (peinture à l’émulsion de caséine), dans de vastes compositions philosophiques, d’où toute fantaisie ludique n’a pas disparu.
Notre toile participe à la réflexion que mène l’artiste depuis les années 1940 dans ses œuvres graphiques ou peintes sur la symbolique complexe, qu’elle soit chrétienne ou païenne, des objets tels que main, œil, feuille, poisson, maison, oiseau, eau ou soleil. On peut ainsi citer : Feuille, main, poisson de 1951, Mains et poissons de 1953, L’œil et la main de 1949 ou Composition avec main et poisson de 1961. Survage ne cesse de combiner les éléments, de les réunir et de les inscrire les uns dans les autres. Il joue sur les rythmes, les courbes et contrecourbes, sur la juxtaposition des tonalités limpides et complémentaires, sur celle des larges aplats de couleur et des touches caléidoscopiques, ainsi que sur la superposition des couches teintées propre à peinture à la caséine.
A.Z.

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