Jean-Baptiste LEPRINCE (Metz 1734 – Saint-Denis du port 1781)

« La Récréation Champêtre »

Pierre noire et lavis de bistre. Etiquette de la vente de la Collection G.Miallet en 1898 au verso

Jean Baptiste Leprince est encore tout jeune élève lorsqu’il se voit offrir une bourse d’étude par le gouverneur de la ville de Metz (dont il est natif) lui donnant ainsi l’opportunité de rejoindre Paris et l’atelier de François Boucher. Son rendu si personnel du piquant, de la grâce et de l’élégance feront de lui un des dessinateurs les plus appréciés du public de l’époque.

Ainsi ce n’est pas pour compléter sa formation mais bien pour « sublimer » son art qu’il se rend en Russie et observe avec fascination la vie quotidienne et les sujets pittoresques qui s’offrent à lui. Lors de son retour à Paris à la fin de l’année 1764, il est plébiscité pour sa production et l’engouement pour Leprince et ses « russeries » est sans borne. La critique est unanime et Diderot lui-même ne manquera pas de souligner le génie et la fraicheur de l’artiste.
A partir de l’année 1767 il entame une série abondante de « Suites pittoresques » dont est issue l’œuvre présentée ici.

Ce dessin au lavis de bistre représente, dans un cadre de végétation, un jeune berger joueur de guitare qu’écoutent deux jeunes femmes souriantes. L’une est assise et caresse un agneau endormi, l’autre se tient debout à coté d’une vache.
Le sujet est typique des productions russes de Leprince par son caractère champêtre, bucolique et exotique (dans les costumes notamment) qui apportera un dépaysement total et attisera la curiosité d’un public français unanime.

« La récréation champêtre » est achetée pour la première fois lors de la vente de succession peu de temps après la mort de Leprince le 28 novembre 1781 à Paris. Le dessin, en mai 1898, fera l’objet d’une seconde vente (mentionnée au dos de l’œuvre).

Conscient de son succès Jean Baptiste Leprince met au point une technique de reproduction pour ses œuvres en associant la gravure et le dessin pour aboutir à ce qu’il nomme « aquatinte ». Ainsi, ce dessin a fait l’objet, en 1769, d’une reproduction très fidèle aujourd’hui conservée au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque Nationale après un don de François Boucher.

PROVENANCE :
- Vente après décès de Leprince, le 28 novembre 1781 à Paris
- Vente de la Collection G.Miallet le 18 mai 1898 pour le prix de 180 francs

BIBLIOGRAPHIE :
- Jules HEDOU, « Jean Le Prince et son œuvre, suivi de nombreux documents inédits », Paris, Baur & Rapilly, 1879
- Exposition « Jean-Baptiste Le Prince, Le Voyage en Russie », au cabinet des dessins du Musée des Beaux-Arts de Rouen, 2004/2005
- Exposition « Jean-Baptiste Le Prince », au Musée d’art et d’histoire de Metz, 1988.
- Exposition « La France et la Russie au siècle des Lumières », au Grand Palais, 1966

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