Vincent COURDOUAN (Toulon 1810 – 1893)

« Vue d’une villa mauresque sur la côte méditerranéenne »

Plume, lavis, aquarelle et rehauts de blanc. Signée et datée V.Courdouan 1837 en bas à gauche.

Peintre majeur de l’école toulonnaise, Vincent Courdouan fit son apprentissage à l’Ecole des Beaux-Arts de la Marine, avant de partir étudier la gravure à Paris. Il s’inscrivit alors dans l’atelier de son compatriote le peintre Jean-Baptiste Paulin Guérin (1783-1855), tout en donnant des cours de dessin et d’aquarelle au Champ de Mars. De retour à Toulon, l’artiste se consacra à dépeindre son pays, qu’il illustra par des marines et des paysages varois. Lithographe, talentueux aquarelliste, il n’exposa ses premières huiles qu’en 1845. Son Combat du Romulus, une scène de bataille navale, fut couronné d’une Médaille d’Or au Salon de Paris en 1848. Professeur de dessin à l’Ecole de la Marine, directeur du Musée de Toulon, Courdouan s’affirme comme chef de file de la peinture toulonnaise du XIXe siècle.

Courdouan peint ici un rivage méditerranéen serein, attestant de sa maîtrise de l’aquarelle. Sa manière est précise, sa palette lumineuse transcrit l’atmosphère méridionale. Le cœur de son tableau est occupé par une villa mauresque, entourée d’arbres luxuriants. L’escalier principal descend directement de la galerie, aux trois arcs en accolade, sur la plage. La demeure se reflète dans l’eau.

La peinture rappelle l’émergence de l’architecture orientaliste au XIXe siècle. Le style « arabe », ou « hispano-mauresque », fleurit dans les établissements balnéaires parisiens autant que sur les côtes. On trouve à Biarritz, Arcachon, Nice ou Hendaye des villas oniriques, au style éclectique, rappelant davantage les délices des Mille et une nuits que les affres de la ville industrielle qui se développe au même moment. Le « château de l’Anglais » à Nice, ou le château d’Abbadia à Hendaye, sont parmi les premières demeures dans ce goût, suivies bientôt par une multitude de villas mauresques sur toute la Riviera. Esthétique, s’insérant à merveille dans le paysage méditerranéen, elles furent une source d’inspiration de choix pour les artistes.

Provenance :
France, collection particulière

Bibliographie :
B. GAILLARD, Vincent Courdouan (1810-1893), catalogue d’exposition, Toulon : Musée d’art, 2000
J.-R. SOUBIRAN, Autour de Vincent Courdouan .1810-1893, catalogue d’exposition, Toulon : Musée de Toulon, 1993

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