Jean-Antoine CONSTANTIN, dit Constantin d’Aix (Marseille 1756 – Aix-en-Provence 1844)

« Avant la tempête »

Huile sur sa toile et son châssis d’origine

Originaire de Marseille, Jean-Antoine Constantin demeura attaché à sa Provence natale ; il doit son nom d’artiste à la ville d’Aix, où se déroula l’intégralité de sa carrière, après une formation marseillaise puis romaine. Peintre talentueux, Constantin d’Aix fut également professeur ; Granet et Forbin comptent parmi ses plus prestigieux élèves.

Avec de très légères variantes, l’artiste a puisé la composition de cette scène d’orage chez Joseph Vernet. Ce dernier avait réalisé Le midi, une tempête, ainsi que les autres heures du jour, à la demande de Louis XV ; l’ensemble fut exposé au Salon de 1765, puis vint orner des dessus de portes au château royal de Choisy. Après le démantèlement des collections du château, vendu comme bien national à la Révolution, la Tempête de Vernet rejoignit les cimaises du Louvre.
Des liens entre Joseph Vernet, ce fils du Midi renommé pour ses vues portuaires, et Constantin d’Aix, peuvent être établis par le biais de l’Académie de Marseille. A partir de 1771, et conjointement à son statut d’apprenti dans une faïencerie, Constantin y travailla sous le regard du peintre David de Marseille, grand admirateur et suiveur de Joseph Vernet. Peut-être copia-t-il également des Vernet à l’Académie : Paris y envoyait régulièrement des tableaux, afin d’assurer l’excellence de la formation des élèves. Notre scène peut être également rapprochée du travail d’un autre des professeurs de Constantin, Jean-Baptiste Giry, à l’exemple du Foudre et tempête conservé au Musée des Beaux-arts de Marseille.
La scène peinte par Constantin se déroule au milieu du jour, mais dans la lumière crépusculaire d’une tempête éclatant au loin. Déjà, le vent agite les feuillages, quand du ciel menaçant surgissent les premiers éclairs. Le décor est minéral, et l’architecture italianisante – on y décèle le goût de Constantin pour Rome, où il étudia trois années, grâce au financement de mécènes fortunés. Sur le rivage d’un biais ou tourne la roue d’un moulin, des lavandières se pressent d’achever leur ouvrage.
On retrouve à plusieurs reprises le motif de l’orage chez Constantin d’Aix, peintre épris de grandes fresques naturelles, où l’homme ne semble être présent que pour donner la mesure des éléments naturels qui se déchaînent. On pouvait ainsi observer au Salon de 1827 un Orage, site de Provence. L’article de Louis Giniès (in J.-A. Constantin, 1930) reproduit également un Orage du maître ; une autre toile sur le même sujet se trouve en dépôt au Musée Cantini de Marseille.

Provenance :
- Collection particulière du sud de la France

Bibliographie
- Jean-Antoine Constantin, catalogue d’exposition, Musée des Beaux-arts de Marseille, 1985 – 1990
- « J.-A. Constantin, paysagiste provençal », in Le Feu, organe du régionalisme méditerranéen, avril 1930, n° 4

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