Pierre MAGNAN-BERNARD (né à Draguignan en 1880)

Le Cortège de Bacchus

38,3 x 68,2 cm

1905.
Huile sur sa toile d’origine (esquisse).
Signé et daté en bas à gauche P. Magnan-Bernard 1905

Provenance
· France, collection particulière

Né en 1880 à Draguignan, Pierre Magnan-Bernard s’installa à Paris pour s’adonner à la peinture. Il fut l’élève de Gabriel Ferrier et de François Flameng à l’Académie Julian, et fréquenta également l’atelier de Jean-Léon Gérôme. Membre de la Société des Artistes Français, il reçut une médaille d’or au Salon de 1928, et le prix de Rougé l’année suivante. Les côtes provençales, mais aussi les paysages sauvages de l’île de Bréhat, avaient nourri l’inspiration de Magnan-Bernard. Dans la lignée des grands maîtres classiques, le peintre s’illustra par des compositions virgiliennes, peuplant une nature indomptée de baigneuses, naïades et bergers. Ce goût de l’antique se traduisit en outre dans des bacchanales mêlant avec lyrisme Bacchus, Silène, satyres et ménades.

Dans une verve toute rubénienne, Magnan-Bernard a dressé ici d’un pinceau suggestif le cortège de Bacchus, qui a quitté les abords d’une mer bleu de Prusse pour progresser entre les pins. La palette est sombre, les terres d’ombres et le vert émeraude dominent, relevés d’éclats de lumière magnifiant des chairs aux tons chauds. La pâte souple est étendue d’une main dynamique, la matière est striée par les traces de pinceau.

Un joueur d’aulos encadré de deux petits satyres dansant ouvre le cortège. Derrière eux, Silène – le précepteur de Bacchus – s’avance sur son âne, le front couronné de pampres, le corps généreux alangui par l’ivresse et soutenu par une ménade. Un homme recroquevillé au sol retient l’âne d’une corde. Vient ensuite un char tiré par des fauves, portant Bacchus et Ariane enlacés. Une joyeuse cohorte de ménades s’anime atour d’eux au son de la musique.

Plusieurs œuvres de l’artiste font écho à cette esquisse, projet pour un tableau ou décor non localisé. Une étude plus aboutie, Bacchanales (ill. 1), reprend le thème dans un plus grand format. L’artiste, excluant le char de Bacchus et Ariane, recentre la scène sur Silène, précise les postures et l’anatomie des protagonistes, tout en limitant le paysage environnant. On connaît également du peintre un autre Triomphe de Bacchus près de deux fois plus grand (huile sur toile, 81 x 130 cm, Collection particulière).

M.B.

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