Jules Jacques LABATUT (Toulouse 1851 – Biarritz 1935)

"La Naissance de Vénus"

Terre cuite originale. Signée au verso

Né à Toulouse en 1851, Jules-Jacques Labatut entra à l’Ecole des Beaux-arts de la ville en 1869. Il y étudia huit ans puis, obtenant le prix municipal et une bourse, intégra l’Ecole des Beaux-arts de Paris. Il fut accueilli dans l’atelier de Jouffroy, puis chez Mercié. Second au concours du prix de Rome en 1877, il le remporta en 1881 avec un sujet mythologique. Les envois qu’il fait au Salon durant son séjour romain sont appréciés. Il continua à y exposer après son retour en France, obtenant plusieurs prix, et des commandes de l’Etat. Labatut fut également l’un des sculpteurs français remarqués lors l’Exposition de Chicago en 1894.

En 1901, Labatut exposait au Salon des Artistes français un groupe en marbre, la Naissance de Vénus, que l’on peut rapprocher de l’œuvre vendue le 3 octobre 2002 chez Christie’s à New-York (lot n° 719). L’artiste y figurait une jeune Vénus nue, sortant d’une coquille retenue par un angelot. Trois ans plus tard, le sculpteur exposait au Salon des arts décoratifs une statue en terre cuite patinée et cristal, l’Etoile du matin, (n° 4771, ill. p. 208). L’œuvre fut acquise par la Galerie française d’art décoratif et éditée. L’ « étoile du matin » est le surnom qui désigne Vénus, en référence à la planète qui surgit dans les cieux avant l’apparition du Soleil. L’artiste offrait donc une nouvelle interprétation de la naissance de Vénus.

Notre groupe, une autre étude sur le sujet, s’inscrit entre ces deux versions d’un des sujets les plus chers à l’art. On y retrouve la même jeune femme, s’étirant dans une courbe sinueuse. Sa nudité rappelle la version du Salon de 1901, quand sa posture est plus proche de celle de 1904, alors drapée d’un voile léger. Comme dans cette dernière, la jeune déesse ne surgit pas d’une coquille, mais d’un socle plus déconstruit qui rappelle que, selon Hésiode, la déesse est née de l’écume des flots. Enfin, Labatut figure ici un groupe : au pied de la jeune femme s’éveillant, une autre est endormie : peut-être s’agit-il du premier état de la déesse, encore alanguie sur les flots. L’iconographie de cette dernière évoque alors certaines représentations des décennies précédentes, comme la Vénus de Cabanel, l’un des grand succès du Salon de 1863 que Labatut avait pu voir au Musée du Luxembourg.

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